Un monastère orthodoxe :
Les Eglises Catholique et Orthodoxe, bien que séparées depuis le schisme de 1054, partagent les dogmes fondamentaux du christianisme. Les points de divergence touchent essentiellement à la façon de concevoir l'organisation de l'Eglise Universelle, l'Eglise Catholique Romaine ayant choisi une structure pyramidale centralisée, alors que l'Eglise Orthodoxe la conçoit comme une communion d'Eglises soeurs territoriales (correspondant, en général, à des territoires politiquement indépendants), dite "Eglises locales". L'Eglise Orthodoxe compte environ 180 millions de fidèles dans le monde et 200 000 en France, où cette communauté est née de l'immigration, russe principalement.
L'ensemble des paroisses et la quinzaine de monastères orthodoxes présents sur le territoire français sont placés sous la juridiction de cinq évêques, qui représentent les patriarcats de Constantinople, Moscou, Belgrade, Bucarest et Antioche. Le monastère de femmes de la Traverse fait partie du patriarcat de Moscou et suit donc les règles et usages de l'Eglise russe. La dévotion à la Mère de Dieu tient une place essentielle dans la religion orthodoxe et les monastères prennent fréquemment le nom de l'une de ses fêtes ou de ses icônes miraculeuses. Içi, il s'agit de l'icône de la Mère de Dieu dite "du signe" (znaménié), en référence à la prophétie d'Isaïe citée dans l'Evangile de Saint-Matthieu : "Le Seigneur Lui-même vous donnera un signe : voici, une vierge concevra et elle enfantera un Fils que l'on appellera Emmanuel, ce qui signifie Dieu avec nous".
D'une grange à une église
La fondation du monastère, en 1988, a redonné vie au village de La Traverse, abondonné depuis plusieurs décennies. Le site a été choisi pour son caractère, particulièrement propice à la prière et à la méditation.
L'église s'inspire des sanctuaires russes du mont Athos, en Grèce, centre universel du monachisme orthodoxe. Elle a été construite par surélévation d'une ancienne grange, grâce au travail des moniales et de leurs amis bénévoles. Les quatre voûtes de la nef et la coupole qui la coiffe en son centre portent, à l'extérieur, un revêtement de cuivre éclatant, symbole du rayonnement de la gloire divine. A l'intérieur, au-dessus des murs couverts d'icônes, les moniales ont peint des fresques.
Les soeurs partagent leur temps entre la célébration des offices, la prière personnelle et le travail manuel, intellectuel ou artistique. Aux heures d'ouverture, elles vous feront visiter leur église ainsi que la salle où elles exposent et vendent leurs diverses productions : oeufs décorés, laques, album d'icônes et ouvrages d'histoire locale, CD de musiques liturgique et populaire, miel et pain d'épices ...
Légende du haut : La coupole est ornée, à l'intérieur d'un Christ pantocrator, réalisé par les moniales selon la technique de la fresque.
Légende du bas : l'église du monastère en cours de construction, en 1991.