Virages Ardes / Anzat : la route aux cent virages

Le developpement d'un territoire passe par la nécessité absolue d'améliorer son accessibilité. C'est à dire réduire son enclavement à l'aide d'infrastructures routiers ou autres. Dans le Cézallier, cela fait belle lurette que les vaches ne regardent plus le train passé. En effet la ligne Neussargues-Bort les Orgues via Allanche n'est plus en service commercial mais sert uniquement "d'attraction" lors de manifestations diverses. Par conséquent, intéressons nous au réseau routier.

Un constat accablant !

Anzat le Luguet est séparé de son chef lieu de canton de seize kilomètres. Cet éloignement n'est pas extraordinaire en terme de distance... mais cela se complique en terme de durée. En effet, il vous faudra bien une vingtaine de minutes pour réaliser le trajet. La faute à qui ou plutôt à quoi ? A une centaine de virages serrés qui séparent les deux communes, soit un virage tous les cent soixante mètres (!!!).

Le contexte :

La départementale D23 est une route de moyenne montagne. Elle débute à 650 m. d'altitude et termine à 1100 m. d'altitude. Elle se fraie un chemin en longeant des mini-vallées, rochers... Par conséquence, il ne faudra jamais s'attendre à obtenir une route toute droite de plaine traversant des champs de céréales en tenant compte ces contraintes naturelles. Toutefois, des aménagements possibles tout le long du parc animalier sont-ils inimaginables ??... Quelques pistes sont abordées dans ce sujet.



Améliorer la sécurité :
Le canton d’Ardes sur Couze étant un canton rural, il est composé d’une activité agricole importante. De ce fait, les automobilistes croisent régulièrement des poids lourds à l’intérieur de ces lacets serrés en manque de visibilité : citernes de lait ; transporteurs d’animaux, d’aliments ; gros engins agricoles… N’attendons pas un drame de la route pour agir.
Assurons la sécurité des automobilistes et des chauffeurs de ces poids lourds.

Améliorer le développement économique du chef lieu du canton et des communes de ce canton :
Il faut concurrencer les communes de Blesle (43) et d’Allanche (15) en proposant aux habitants d’Anzat le Luguet une route plus rapide pour rejoindre Ardes afin de répondre à leurs besoins primaires : dans le domaine de la santé (médecin, pharmacie), des services publics, du commercial. Il est primordial de faire des aménagements sur cette départementale afin de sauvegarder une quelconque activité commerciale à Anzat le Luguet (restaurant et boulangerie). Comment maintenir un minimum de population dans la partie haute du canton si tous les services étaient uniquement sur Ardes sur Couze ?
Désenclavons les communes situées à plus de 1000m. d’altitude du canton.

Réduire le temps d’intervention des secours.
Anzat le Luguet dispose d’une caserne de pompiers. Toutefois, lors d’incendies ou d’accidents corporels plus graves, les casernes situées à Ardes, Saint-Germain Lembron, Jumeaux … viennent en assistance. Là aussi, on peut citer l’argument de la sécurité.

Améliorer le confort de tous :
En effet, un grand nombre de commerçants ambulants empruntent ces routes pour apporter de quoi vivre aux habitants de ces communes enclavées. On sait, que ces communes sont composées d’une population âgée qui est dépourvue de permis de conduire pour une grande majorité réduisant leur mobilité. Réduisons le temps de trajet de ces personnes afin d’améliorer leurs conditions de travail (crémier, boucher, boulanger, vendeur de produits surgelés, épicier…). De plus, les écoliers du haut canton parcourent un grand nombre de kilomètres quotidiennement pour se rendre au collège d’Ardes sur Couze (pour l’instant, peut-être Saint-Germain Lembron dans quelques temps...) matins et soirs.

L’alternative Blesle (Haute-Loire) ?

En effet, les automobilistes peuvent rejoindre la commune d’Anzat le Luguet en empruntant les routes altiligériennes et cantaliennes. Ce trajet bis rallonge d’une dizaine de kilomètres mais ne vous ferra pas perdre de temps puisque ce trajet emprunte davantage l’autoroute A75. Pour cela, il vous faudra quitter l’A75 à la sortie d’Espalem, traverser ce village, puis traverser la commune de Blesle.
Face à la demande d’automobilistes voulant absolument éviter la descente sur Ardes sur Couze pour le retour sur Clermont-Ferrand, j’ai conseillé cette alternative là. De plus, je leurs recommande de faire une halte à Blesle afin de visiter l’un des plus beaux villages de France. Toutefois, la route est plus étroite mais tourbillonne beaucoup moins que la D23. Avec quelques travaux d’élargissement avant l’arrivée sur Blesle, cette alternative serait vraiment très intéressante.
Je ne fais pas dans le chauvin, me direz vous puisque je substitue la traversée de Blesle à celle d’Ardes ? Certes, mais face à aucune amélioration de la relation routière entre Ardes et sa deuxième commune la plus peuplée, Anzat (à l’heure actuelle), il faut apprendre à s’adapter.

Ce sujet est en aucun cas une critique envers quiconque, ni de faire peur aux personnes souhaitant s’installer dans ce canton ou aux « citadins » désirant se promener en altitude le dimanche. Ce sujet est avant tout une réflexion posée sur un éventuel redressement de la route entre Ardes sur Couze et Anzat le Luguet sans tenir compte des coûts engagés et toutes autres réticences à la réalisation de ce projet (expropriations…).

Bon voyage dans ce tourbillon infernal !

Bravo pour le reportage !!! On peut voter pour notre virage préféré ?
Je me souviens être descendu des fêtes d'Anzat par cette route, c'est horrible d'être malade dans ces virages !
Plus sérieusement, rejoindre la A75 de Blesle par Espalem est avantageux mais la route par Combaliboeuf et Montmoirat n'est pas non plus de tout repos ... Et la traversée de Blesle-même par la fameuse ruelle tout minuscule fait craindre l'accrochage. Ce serait sympa de faire sauter les rochers qui, entre Ardes et Anzat, obligent la route les contourner et former un virage ... un peu comme ce percement existe dans la vallée de Rentières avant la Jaquette. Mais aménager tout cela ... en terme de coûts ...

C'est sûr que de faire un inventaire des lignes droites aurait été plus rapide...

Sylvain, as-tu consulté les 1000 projets pour relancer la croissance ? La modernisation de la D23 y figure peut-être...

Bonsoir

Bravo Sylvain, c'est un reportage très intéressant.

Si je ne me trompe, pour ma part, en montée, c'est le virage n° 45 qui est le plus sournois. Certes, un panneau de danger indique bien la suite de virages avec le premier à gauche. Mais franchement ce virage se pince et nous balance rapidement le capot de la voiture face à son fossé .

Il est sur qu'une amélioration de la visibilité de pas mal de virages augmenterait sensiblement la sécurité. Mais encore une fois à quel prix ?

Je doute que ces fameux 16 Km intéressent énormément de bureaucrates, tout ça pour désenclaver une population minime, vieillissante et rurale.

Enfin, ce serait pourtant bien.

Yves

Vos premières réponses interrogent sur le coût de cette opération. Je vais vous épargner mon point de vue sur l’aménagement du territoire au point de vue national et sur le fait de privatiser les pépites d’or que sont actuellement les autoroutes françaises. Mais conserver ses recettes publiques auraient permis de financer le réseau routier non pas secondaire mais tertiaire (ex. : la suppression d’une vingtaine de virages sur le canton d’Ardes sur Couze). En effet, les recettes des péages sont consacrées à l’entretien des autoroutes existantes et à la construction de nouvelles autoroutes. Ce dernier point est fortement contesté du point de vue écologique (ex. : la suppression de milliers d’hectares agricoles), mais aussi le fait que le réseau autoroutier va arriver à saturation (ex. : entre Saint-Etienne et Lyon, il existe une autoroute et deux autres quasi-parallèles sont en projet pour relier ces deux villes). De ce fait, ces surplus auraient pu être consacré au désenclavement des communes rurales en améliorant les départementales existantes, mais on a préféré remplir les poches de quelques actionnaires. C’est un choix politique ne le discutons pas ! Revenons au canton d’Ardes sur Couze.
Est-ce que le canton d’Ardes sur Couze et ses deux milliers d’âmes peuvent supporter ce coût sans nous endetter sur dix générations bêtes comprises ? Avant de dire oui ou non, il serait peut-être intéressant de lancer une étude là-dessus ? C’est le but de ce sujet.
On peut tout de même lancer quelques brides d’idées lancées à tout hazard. Avant toute chose, j’ai fait des propositions de suppression de quelques virages que je qualifierai de tranche 1. En effet, ceux dont la suppression est envisageable à moyen terme. Je me suis aussi fixé des limites car il serait possible de raccourcir nettement cette D23, mais cela nécessiterait de réels investissements donc impenssable selon moi (tranche 2).

Ce coût peut-on le minimiser ?

Vous avez pu voir dans mes propositions de suppression de virages qu’il ne s’agit que de rabboter des tertres ou de supprimer un ensemble de terre/rochers. Il ne s’agit en aucun cas de créer des tunnels ou des viaducs. Il faut également prendre en compte le coût des diverses expropriations dans le coût total. Afin de limiter l’impact de ce coût, il serait tout à fait envisageable de prendre une surface de terrain le long de la route à un propriétaire et de lui redonner la même surface à un autre endroit qui lui convient le mieux (genre de remembrement). Les communes disposent de terrains communaux, cette opération pourrait se réaliser.

De plus, si je lance ce sujet cette année, c’est à cause du fait qu’on nous a promis monde et merveilles sur le projet du parc éolien concernant des recettes miraculeuses. Ne pourrait-on pas consacrer une partie à l’amélioration des départementales reliant Ardes à ses communes environnantes (ex. : Saint-Alyre-Es-Montagne à Ardes) ? On sait tous qu’il y a toujours d’autres priorités (l’assistance médicalisée à domicile…) mais pour moi l’amélioration du réseau routier en est une pour ne jamais voir un Cézallier vide de toute personne qu’on habiterait seulement quatre ou cinq jours par an, l’été.

Du monde extérieur du haut Cézallier, on a l’habitude d’entendre « c’est normal que l’on ne fasse rien comme il n’y a plus personne ». Moi ce n’est en aucun cas ma pensée et je renverserai la phrase en disant « c’est normal qu’il n’y ait personne comme on ne fait plus rien »… à méditer.

N’hésiter pas à intervenir pour prendre part à cette réflexion. Je ne peux lancer un sondage sur le virage que vous préférez le plus vu que le maximum de réponses que je peux insérer dans le sondage est limité à dix. Mais tu peux écrire ton vote dans un message.

Vraiment trés interressant ce reportage, ça a du te prendre un temps fou.

Perso ça me dérange pas, je mets a peine une demi heure pour arriver a Lastauves en partant de Saint Germain, j'adore les 44-45, petite épingle suivit d'un droite

Enfin ça n'emgage que moi, pour bien des personnes c'est vraiement handicapant et les secours mettent un temps fou a arrivé.

Une restucturation serait bénéfique mais à quel prix