Breton dans l'âme et habitant la Normandie, je suis tombé amoureux du Cézallier il y a quelques années. Vous pouvez donc comprendre quel coup au coeur j'ai reçu en découvrant, en venant d'Apchat, le parc éolien au-dessus d'Ardes.
J'ai pesté contre les dégâts que devait avoir entraîné la construction de ces grandes hélices puis je me suis rendu compte que c'était un réflexe Nimb (not in my backyard, pas dans mon jardin). Je suis en effet pour les éoliennes, le solaire... mais soudain, parce que ça me touchait sentimentalement, je n'étais plus d'accord. J'ai voulu aller me rendre compte par moi même des dégâts mais le temps était contre moi, le brouillard tenace m'en a empêché. Les photos sont parlantes, les éoliennes font tache dans le paysage. Mais pourquoi pester contre les 20km de câbles enterrés, c'est toujours mieux que des pylônes.
Et en ce qui concerne "l'utilité" de l'éolien, elle est réelle, parce que quand on branche un appareil sur le courant, il fonctionne. Quand il n'y avait pas d'éolien, il tournait au nucléaire, au thermique et à l'hydraulique. Maintenant, il tourne au nucléaire, au thermique, à l'hydraulique et à l'éolien. Plus il y a d'éolien, plus on économise les trois autres, même si on ne peut pas fonctionner au tout éolien.
Par contre, on peut fonctionner au tout durable. Le meilleur exemple est Dardesheim, en Allemagne. 28 éoliennes, des panneaux solaires partout, un barrage rechargé par les surplus d'électricité quand il y a du vent et du soleil et qui sert quand il n'y en a pas et une usine à biogaz pour faire bonne mesure. Résultat : la ville de 1.000 habitants est indépendante sur le plan énergétique et a gagné (encore des gros sous) 50.000 euros en 2008.
Maintenant, ça ne change pas grand chose à ce que je ressens : j'en ai gros sur la patate de voir le Cézallier avec ces piquants sur la tête. Mais comme ça ne me fait pas le même choc dans d'autres coins d'Auvergne, j'essaye de me convaincre que ce n'est pas qu'une histoire de gros sous et que ça va vraiment faire du bien à la planète.
Et n'oubliez pas : l'énergie la moins chère est celle qu'on n'utilise pas. Eteignez les lampes en sortant d'une pièce.